Albi : des écarts étonnants entre le budget primitif et le compte administratif

Des écarts étonnants entre le budget primitif et le compte administratif.

Après avoir révélé la forte hausse de la fiscalité albigeoise pour 2019 avec Patrick Vieu (+ 8,24 % de taxe d’habitation et autant pour la taxe foncière) et l’avoir publié sur un blog, nous avons eu le plaisir de constater que ces éléments avaient contribué au débat budgétaire de décembre 2018 qui a conduit à la démission surprise de monsieur Bonnecacrrère. J’ai donc continué mes investigations. Je me suis amusé à comparer le budget primitif 2017 et le compte administratif (Je n’ai pas encore le CA 2018). Et là j’ai été très surpris. Il y a des écarts incroyables. Il y a par exemple un écart de 62 % sur les charges exceptionnelles entre le budget primitif et le Compte administratif. Un tel écart aurait du faire l’objet d’un débat municipal. Pour les charges de gestion courante, c’est plus de 5 %. On croit rêver. Et le reste est à l’avenant. En plus du dérapage d’années après années et les embauches que nous avons déjà signalé, il y a aussi des dérapages entre budget primitif et compte administratif. A douter de la sincérité des budgets présentés.

Attention erreur. Ce qui suit est faux. Le montant d’aménagement est de 10 millions et le reste à charge pour la collectivité est de 5 millions. Je laisse le texte pour le raisonnement sur les dépenses alternatives et le coût d’opportunité.

En continuant les investigations pour comprendre la gestion de notre territoire, nos regards se sont tournés vers la zone Eco2 Rieumas qui elle dépend de l’agglomération. Dans les informations obtenues, les 42 ha ont un coût d’aménagement qui n’est pas couvert par les ventes. En effet, les éléments disponibles semblent indiqués un coût d’aménagement de (60 €) le m² alors que les prix de cession sont autour de 30 à 50 € (exemple Rivals qui a eu 32 000 m² pour 800 000 € soit 30 € le m²). J’ai même entendu parlé de 17 € le m² mais je n’ai pas pu recouper l’information. Au total le différentiel sera payé par le contribuable. Environ 16 à 20 millions. Il faut mesurer l’opportunité d’argent public car les entreprises étaient déjà sur le territoire. Je ne suis pas contre l’aide aux entreprises et à l’aménagement de m² de zone d’activité mais il faut que le coût soit raisonnable et proportionné à l’activité économique et aux emplois créés.

Or avec 16 millions, on peut éventuellement construire le 4 ème pont (le viaduc de 330 m de Poitier qui est très technique en a coûté 25). On peut aussi construire 20 cantines scolaires (800 000 selon le budget municipal). On peut aussi construire 2 voire 3 piscines (6,5 millions quand le regarde le budget de Brioude qui est un exemple en ligne d’un double bassin couvert avec ). Avec cette même somme on pourrait faire 2 salles de concerts de musique amplifiées (rock, etc — ça manque cruellement sur Albi) type Bollegason à Castres. On peut aussi envisager de tripler l’offre de bus de ville par exemple (250 000 pour un bus aménagés soit 50 bus). On est donc surpris de certains choix quand on ne mesure pas l’efficacité ou tout du moins qu’on ne la justifie pas.
Avec 5 millions (montant corrigé) les dépenses alternatives sont moins importantes. Le coût d’opportunité est donc moindre. 

Dans un autre registre, la municipalité d’Albi a aussi refusé d’organiser un grand débat en disant ne pas être concernée par les choix fiscaux nationaux. Là aussi étrange. les transferts de l’Etat vers les collectivités territoriale représentent plus de 41 milliards et la ville d’Albi reçoit une dotation globale de fonctionnement qui est de 154 € par habitant. Cela représente 7,5 millions d’euros et près de 13 % de ses subsides. difficile de tenir un tel raisonnement.Si on souhaite que les gens participent au débat public et il faut expliciter les grandes masses et rendre l’action de l’Etat et des collectivités lisibles. Et avec les 16 millions évoqué précédemment pour l’agglomération on peut aussi décider de rendre 300 € à chaque albigeois en réduisant la pression fiscale. 150 € si on raisonne à l’échelle de l’agglomération.