Albi : politique d’aide aux associations

Après la décision de supprimer la subvention à la Maison des Jeunes et de la Culture, j’ai voulu savoir quel était l’Etat des aides aux associations dans ma ville et si on pouvait y lire une ligne directrice politique. Je me demandais si c’était une volonté de faire des économies car la situation financière est délicate. Ce n’est pas le cas car les montants versés augmentent. Il y a un écart positif de 300 000 €. Au passage le total indiqué sur le document primitif est différent de celui que je trouve en additionnant les montants.
J’ai donc procédé à un examen des subventions versées depuis 4 ans aux associations et entreprises.

La situation de la MJC

La volonté est clairement de « tuer » la structure. Surtout quand on réduit aussi rapidement les montants. Aucune structure associative ne peut survivre à une telle violence. La raison invoquée est que le projet n’est pas assez culturel ou en phase avec ce que veut la mairie. Apparemment l’équipe a donc une ligne directrice.

Les gagnants

Puisque le montant alloué augmente, la question est donc trouver les gagnants. Clairement, il y en a deux. Arpège et Trémolo qui organise notamment le festival Pause Guitare et le Sporting Club Albigeois. Pas la partie association puisque le montant reste inchangé, mais la l’entreprise professionnelle.

Le troisième, l’AMTFA correspond à la mise en place d’une structure de sport santé.

Comprendre la politique de la ville

La question suivante est donc de savoir si on peut dégager une ligne de directrice de la politique de la ville ?
La ville se vante de verser de l’argent à plus de 240 structures associatives.

Une extrême concentration
La première remarque est l’extrême concentration des montants versés. La Scène nationale, l’Office de Tourisme et l’entreprise du Sporting Club Albigeois (qui joue en troisième division) accaparent 50 % de la somme totale. Si on ajoute l’OMEPS, le comité des oeuvres Laïques et la nouvelles structures on arrive à 75 % des sommes versées. Dit autrement, 3 % des structures aidées drainent les trois quart des montants.
Si on prend un peu plus de 20 structures soit 10 % des associations, on arrive à 90 % des aides.

20 % des associations, c’est 95 % des aides. Cela veut dire que plus de 200 associations se partagent des aides financières minimales (les 5 % restant).
Un fort soutien à l’évènement et au sport de haut niveau

En regardant les structures « gagnantes » on peut voir des créations d’associations nouvelles (ce qui est normal) mais surtout des structures qui organisent des « évènements ». Pollux, Arpège et Trémolo, le marathon d’Albi, le Centre d’Art le Lait. Si on ajoute Root BMX qui obtient 14 000 € essentiellement pour l’organisation de l’Urban Festival, on constate que la ville se tourne vers le spectacle sous sa forme artistique ou sportive, plutôt au détriment des pratiques qui sont peu accompagnées.

Une forte reprise en main
Depuis deux ans la régie inter-quartier est passée de 17 000 € à 29 000 €. De nombreuses associations ont vu le montant de la subvention baisser. Sauf erreur de ma part (j’ai vérifié plusieurs fois) la subvention à la maison de l’amitié a disparu. On voit donc qu’il a la volonté de limiter l’indépendance et de « récompenser » les associations dont les membres sont des amis. Les « streets ladies » par exemple apparaissent dans les nouveaux bénéficiaires alors qu’un des responsable est dans l’équipe en place.

Pas de critères lisibles

En regardant les montants on a du mal à comprendre les critères d’attribution. Il n’existe pas de document qui donnerait accès un barème (nombre d’adhérents, niveau et type de compétition, inscription dans un projet ou des axes municipaux, etc.). Je suis secrétaire d’une association et membre de plusieurs et à ma connaissance rien de tel n’existe.

Une transparence déplorable
La présentation du compte 6574 est très différente entre le compte administratif et le budget primitif. Et le montant des différences peut être colossal. On a par exemple une subvention de 150 000 € non prévue pour une entreprise privée et le club d’athlétisme qui touche 100 000 € de plus. Sans parler du cas récurent du SCA. 200 000 € d’écart.

Pour conclure

La politique de la ville en terme d’association sert essentiellement à promouvoir « une image » de la ville qui n’est pas explicite et qui relève du discrétionnaire. On peut considérer que cela est efficace ou non mais ce n’est en fait pas du tout débattu démocratiquement ou avec des critères objectifs. C’est considéré comme un un fait qui ne se discute pas et qui appartient à la sphère décisionnelle des élus. Votre association n’a pas beaucoup de subvention et cela vous semble injuste, tant par son nombre d’adhérents que par son rayonnement. Vous aurez beaucoup de mal à avoir des explications.

Le fichier PDF