Ce type de question concerne les départements au titre de l’APA et de l’ASH et les communes pour les terrains nécessaires pour réaliser les opérations.
Dès lors que les pouvoirs publics n’interviennent pas assez le marché prend le relai à sa manière. Pour du travail correct souvent et pour le pire parfois comme ORPEA. En quelques mots et chiffres, un bref tour de la situation. Les personnes âgées de 65 ans sont 13 millions Le nombre des plus de 85 ans et de 1,5 millions.
La majorité des personnes âgées vieillissent dans de bonnes conditions d’autonomie. Seuls 8% des plus de 60 ans sont dépendants et 20 % des plus de 85 ans. La dépendance coûte 13 Mds au titre des soins sécu. C’est 6 % des 210 Mds de l’assurance maladie. Difficilement compressible. On verse 5,5 Mds d’APA (sur 65 Mds de budget des département et 3 Mds d’aide à l’hébergement toujours département).Au total aujourd’hui on est autour de 25 à 30 Mds selon la manière de compter.
Ce qui coûte cher en EHPAD c’est la présence humaine comme l’indique le premier graphique. (comparaison entre entre deux types de structures en fonction du niveau d’accompagement). Au minimum minimorum il faut un salarié pour deux résidants. Idéalement un pour un. On comprend donc que le coût soit difficilement en dessous de 1800 €. (Un salaire chargé ça revient à 2500 € en moyenne en milieu de carrière ) C’est d’ailleurs le niveau du prix moyen d’un mois en EHPAD qui est autour de 2000 €. Or, il manque 500 € de pension de retraite en moyenne pour payer les structures. Il faudrait donc idéalement trouver presque 4 Mds pour combler ce manque. La 5e branche est créée mais avec 0 € de financement.
Il faut 120 000 € (source Moniteur 2010 et actualisée avec l’indice des prix de la construction) pour construire une chambre d’EHPAD. Il en manque 100 000 au moins si on veut stopper ceux qui spéculent sur le dos de nos aînés. Tant qu’il y a plus de demande que d’offre, ils fixent les prix comme ils veulent dans un monde libéral. Sauf si on règlemente drastiquement. C’est quand même un bien tutélaire qu’on doit pouvoir régulé plus sérieusement. Très peu de contrôles pour les structures. Il faudrait donc idéalement investir 12 Mds pour réduire la tension car le délai d’attente est très long. 2 ans en moyenne même si urgence.
Au total ca fait 16 Mds. 12 Mds en investissement et 4 Mds chaque année pour aider à payer les structures.
Offrir 8 % de rentabilité sur un investissement (en partie défiscalisable) comme sur une des captures d’écran c’est ajouté 400 à 500 € minimum sur le prix mensuel de la maison de retraite.
L’espérance de vie est de 13 ans inférieures pour les plus modestes et la dépendance est assez corrélée au niveau social. Plus fréquente en bas de l’échelle sociale ou la prévention est moindre et les pathologie plus fréquentes. Le coût exorbitant fait qu’on retarde au maximum l’arrivée en EHPAD et on créé des situations dégradées alors qu’une prise en charge plus précoce limiterait la dépendance.
La dépendance dure en moyenne 4 ans. la réduire de 1 an grâce à la prévention notamment, c’est gagner sur tous les tableaux. On a besoin de moins de places de maison de retraite et on verse moins d’APA et on a des gens plus heureux et qui peuvent rester à domicile. En gros on a besoin de 100 000 places de moins et on peut économiser 1 Mds d’APA et d’ASH. Ca c’est à l’instant T. Compte tenu du vieillissement cela va nécessiter plus d’argent assez rapidement. Sauf à améliorer la situation sanitaire des ainées et à parvenir à réduire la prévalence de la dépendance. Les plus modestes sont toujours les perdants de l’histoire. Non seulement, ils auront une retraite plus courte, mais si par malheur ils doivent aller en EHPAD, leur retraite n’y suffira pas et leur maigre patrimoine y passera. Pour eux on peut réduire la succession, de toute façon leurs enfants n’en verront pas la couleur. En plus les dits enfants, sont souvent étranglés par cette charge souvent au moment ou leurs propres enfants entrent dans les études. Même si vous avez réussi vous « payer » le prix de vos origines modestes en mettant drastiquement la main au portefeuille. Laisser les opérateurs privés s’activer est un choix politique. Ou du moins, cela résulte d’un non choix politique.