Pour une éthique du politique

Candidat sur le canton Albi-Nord-Ouest en 2011 malgré un score qui me permettait de me maintenir,  je me suis désisté en faveur de M. Foissac le laissant ainsi seul candidat de deuxième tour. La victoire était pourtant  proche. Je fis ce choix en mon âme et conscience. Les  enjeux de tous ordres dépassaient alors ma simple personne. De plus, je souhaitais respecter une parole que j’avais donnée.
Je regrette aujourd’hui la blessure que j’ai pu causer à certains électeurs.
J’ai toujours été un homme libre et je le demeure. Mes valeurs passent   et passeront toujours avant l’appartenance partisane ou une fonction élective !
Après avoir été investi dans la vie de la cité, j’ai choisi de me retirer de mon parti pour rester cohérent avec mes convictions profondes. Je voulais pouvoir, en toutes circonstances, porter cette parole libre. Elle me permet de dialoguer avec des gens de tous horizons.
Silencieux tout au long de cette campagne municipale, je crois nécessaire d’intervenir. Homme libre et respectueux de la liberté des électeurs, je ne ferais nullement part de mon propre choix et ne  donnerai aucune consigne et  n’appellerai  pas à voter pour l’un quelconque des candidats même s’il va de soi que la liste de l’extrême droite dont je respecte les candidats n’est pas dans mon système de valeurs. Les électeurs sont libres, adultes et conscients des enjeux.
Je souhaite néanmoins dire à quel point l’attitude de la tête de liste de l’alliance Clic-Eelv heurte mes convictions. Nous sommes l’année de Jaurès et de Camus. Avec  «  les justes » parlons de ce dernier.  Habités par une cause et des valeurs, œuvrant pour un monde plus juste, les protagonistes –et c’est là tout le paradoxe- ne reculent devant rien y compris le meurtre. Aucune cause ne justifie le renoncement à l’éthique car on y perd son âme.
Le machiavélisme et le cynisme déjà suffisamment présents éloignent les électeurs des urnes.  En 2011,  M. Foissac avait fait pression sur le PS en lui promettant d’être fidèle à quelques principes. Il les bafoue aujourd’hui.  Et puisqu’il cite Jaurès, je lui fais ce petit rappel « nous ne sommes pas tenus, pour rester dans le socialisme, de nous enfuir hors de l’humanité. ». Si nous souhaitons collectivement que l’abstention recule et que la démocratie soit féconde, il est nécessaire que la parole des élus soit claire, fiable et tenue. Il est nécessaire que les campagnes s’opèrent sur des débats d’idées et sur le respect de certains engagements. M. Brault –cela l’honore– a montré son attachement à ces valeurs. Ce n’est pas le cas aujourd’hui dans le camp du leader et des colistiers  du front de gauche et des écologistes.

Je ne pouvais taire ce sentiment.