les collapsologues ont détruit krypton, peut-être même Alderaan

Le cyborg Greta Thumberg est à l’origine de la destruction d’Euphor, la planète du prince d’Acatarus dans Goldorak. Je pense même qu’elle est dirigée par les forces de Vega.  Je me demande même si collapsologues et urgence climatique et autres militants d’extinction rebellion ne se sont pas concertés pour opérer la destruction de Xindus dans Star Treck. Quand on les regarde, on a franchement l’impression que tous ces écolos sont des clones endoctrinés. D’ailleurs à trop les écouter nous finirons en grenouilles ébouillantées. On peut aussi penser qu’ils dépolitisent le débat sur le réchauffement climatique.

Tout cela est tellement étonnant que je préfère en rire. Je sais qu’on ne prête qu’aux riches mais quand même. Pour mes exemples rien de grave : il s’agit de mondes fictifs. Pas de notre planète. Le problème c’est qu’on a quelques soucis à régler. Qu’on trouve en chefs de file des propos excessifs sur la collapsologie des gens comme Laurent Alexandre ou Michel Onfray est assez normal. Ce qui est étonnant, c’est qu’on trouve aussi des gens pour qui les préoccupations environnementales sont une composante essentielle des combats politiques. J’en avais déjà parlé dans cet article.

Si on ne fait pas attention, on finirait par croire qu’ils sont responsables des difficultés actuelles. En fait non. Généralement, ils se contentent de relayer des travaux scientifiques en les vulgarisant. Ils les rendent même plus compréhensibles. Un scientifique parle généralement tout en nuance, en probabilité.  Un collapso prendra la tendance générale et dira le plus directement possible le plus probable. En fait ils enlèvent le bruit ce qui rend l’information plus lisible. Pour illustrer je vous propose un petit schéma. On voit bien que les courbes sont plus lisibles que le nuage de point.

En simplifiant on rend souvent compréhensible. Illustrons avec le climat. Regardez cette courte vidéo. La scientifique est tout en nuance.  Pourtant comprendre  que nous seront à 1.5 °c en 2030 au lieu de 2100 est assez incroyable en terme de conséquences. C’est ultra rapide et potentiellement très dangereux. Il faudra d’ailleurs que les scientifiques se résolvent à être plus schématiques dans leur présentation. Surtout qu’on peut considérer que l’on ne fait rien à la hauteur des enjeux. Les collapsologues rendent service à la compréhension du grand public .En présentant le tableau de la grande accélération par exemple, ils marquent les esprits ils rendent un service important aux personnes sensibles à ce combat. Par ailleurs, si vous êtes préoccupés par ces questions vous feriez bien de défendre le terme de collapsologie (je n’ai pas d’action et je n’ai pas déposé le terme). La collapsologie a encore plein de lacunes et de défauts. Mais je pense qu’il faut défendre le terme car il a un pouvoir évocateur très fort dans l’esprit des gens. Des gens comme Laurent Alexandre ne s’y sont pas trompés. Ils font tous pour décrédibiliser le terme. Ils font tout pour l’associer à un truc genre astrologie. Or des néologismes qui trouvent un tel écho et qui suscitent un tel imaginaire propice à la réflexion sur les enjeux écologiques n’est pas si facile à trouver. Et quand je vois la fine bouche de certaines personnes, je m’étonne du manque de recul sur l’objet frontière qu’il représente pour susciter le dialogue. Luc Sémal l’a bien compris dans son livre « militer à l’ombre des catastrophes ». L’intérêt de l’argumentaire de Semal est de monter que le catastrophisme n’est pas le simple véhicule d’une dérive autoritariste ou d’une pensée apathique et indifférente face à l’effondrement, plutôt le vecteur de l’idéologie qui serait la plus à même de permettre à la démocratie de se réinventer. L’échéancier à court et à long terme, ainsi que la confrontation inéluctable avec la matérialité de la crise écologique que le catastrophisme impose, nécessitent de repenser les manières dont nous constituons les projets politiques qui sous-tendent les sociétés modernes. En cela la collapsologie et le catastrophisme sont les vecteurs d’un renouveau du questionnement sur le sens de nos sociétés et sur les nécessaires débats démocratiques.   Les collapsologues ont aussi popularisé l’idée de grande accélération. Ils rendent audible. Ils sont des passeurs entre le savoir savant et le grand public.

Au fait qui a dit : «Si nous ne changeons pas de cap d’ici 2020, nous risquons de dépasser le moment où nous pouvons encore éviter les changements climatiques incontrôlables, avec des conséquences désastreuses pour les populations et tous les systèmes naturels dont nous dépendons.» « Il est impératif que la société civile – jeunes, groupes de femmes, secteur privé, communautés religieuses, scientifiques et mouvements écologiques dans le monde – demande des comptes à leurs dirigeants». «Depuis des décennies, les scientifiques nous ont alertés encore et encore mais beaucoup trop de dirigeants ont refusé de les écouter ».

Greta Thumberg ? Nicolas Hulot ? Les scientifiques du GIEC ? Non du tout. Il s’agit António Guterres le secrétaire général de l’ONU. En fait votre réponse est influencée par votre rapport au sujet concerné.